Au Maroc, la tuberculose bovine est une maladie réputée légalement contagieuse en vertu du Dahir portant loi n°1-75-292 du 19 septembre 1977. Elle est de ce fait une maladie à déclaration obligatoire et nécessite l’application des mesures de police sanitaire vétérinaire édictées par l’arrêté du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime n°837-13 du 08 mars 2013.
Compte tenu de son caractère zoonotique mais également des pertes économiques consécutives aux saisies de viandes et d’abats aux abattoirs et des baisses de production constatées dans les élevages où elle sévit, la mise en place d’un programme de prophylaxie contre la tuberculose s’avère indispensable.
Le dépistage de la tuberculose bovine se fait par la tuberculination. Celle-ci est effectuée par les vétérinaires publics ou par des vétérinaires privés munis du mandat sanitaire.
Historique
L’incidence de la tuberculose bovine a nettement évolué depuis le lancement de l’importation des bovins laitiers à partir de 1960 et l’intensification de l’importation en 1975 dans le cadre du plan laitier national qui envisageait le développement du secteur des bovins laitiers.
La lutte contre cette maladie s’est opérée depuis des décennies, en se basant sur le dépistage des bovins laitiers. Les mesures de police sanitaire (dont notamment l’abattage des bovins réagissants) sont appliquées conformément à la réglementation en vigueur.
Situation sanitaire au niveau national
La tuberculose bovine sévit au Maroc à l’état enzootique dans les élevages bovins. En effet, cette maladie est constatée régulièrement dans les abattoirs nationaux (avec une prévalence moyenne de 1,7% enregistrée durant la période 2000-2010) à l’occasion des inspections vétérinaires effectuées par les vétérinaires inspecteurs de l’ONSSA, et fait l’objet de saisies d’abats et d’organes.
En plus, dans les élevages, cette maladie est répandue dans toutes les régions d’élevage bovin du pays avec des prévalences variables selon le mode de conduite des troupeaux et la taille de l’élevage. En effet, l’enquête épidémiologique effectuée en 2003/2004 a montré que la prévalence de cette maladie augmente de façon proportionnelle avec la taille des élevages. Toutefois, les élevages de petite taille (inférieure ou égale à 5 têtes) sont les plus fréquents.