ONSSAONSSAONSSA
ONSSAONSSAONSSA

La Fièvre charbonneuse

  1. Introduction

La Fièvre charbonneuse (FC), appelée aussi « charbon bactéridien » ou « anthrax », est une maladie bactérienne due à Bacillus anthracis dont la forme sporulée est très résistante dans le milieu extérieur. La maladie répartie sur la quasi-totalité du globe sous forme de foyers sporadiques et affecte toutes les espèces de mammifères domestiques et sauvages (en particulier les herbivores : petits ruminants, grands ruminants, équidés) et de certaines espèces d’oiseaux (autruches, canards). La maladie est transmissible à l’Homme.  

Chez l’animal, la transmission se produit notamment par voie digestive ou accessoirement par inhalation, en pâturant sur des terrains contaminés par des spores (appelés « champs maudits ») ou en ingérant de l’eau ou des aliments contaminés par des spores. La maladie se manifeste généralement sous la forme d’une maladie aiguë, septicémique, évoluant rapidement vers la mort avec des symptômes généraux, circulatoires, digestifs et urinaires. Les lésions principales sont celles d’une septicémie hémorragique associée, en particulier, à une hypertrophie et un ramollissement de la rate et une modification de l’aspect du sang devenu noir et incoagulable.

La FC est avant tout une maladie tellurique, enzootique dans certaines régions dont le sous-sol est pollué par des spores (enfouissement des cadavres, etc.). Les spores remontent à la surface sous l’action des vers de terre, des inondations, mouvements de la nappe phréatique, travaux de drainage et divers (charbon de résurgence).

La FC peut être aussi une maladie d’importation par l’intermédiaire d’aliments complets préparés à partir de matière première contaminée (os importés par exemple). Elle peut survenir en toute saison, en tout lieu, sur des espèces variées (porcs, ruminants), affectant en même temps de nombreux animaux, dans différents élevages clients du même fabricant d’aliment.

  1. Cadre réglementaire

Au Maroc, le charbon bactéridien est une maladie contagieuse en vertu du dahir portant loi n°1-75-292 du 19 septembre 1977 édictant les mesures propres à garantir les animaux domestiques contre les maladies contagieuses. Elle sévit de façon enzootique dans des zones dites charbonneuses au niveau de certaines provinces. Les bovins sont les espèces les plus touchées.

  1. Situation sanitaire au niveau national

La FC sévit au Maroc depuis plusieurs décennies dans plusieurs régions du territoire national dites « zones charbonneuses » où existent des anciens champs maudits. Grâce aux mesures entreprises par les services nationaux depuis des décennies, basées notamment sur :

– une surveillance régulière de la maladie chez les espèces sensibles ;

– la vaccination annuelle du bétail dans les zones charbonneuses,

le nombre de foyers dus à cette maladie a considérablement régressé au fil des années. Actuellement, la maladie apparait de façon sporadique sous forme de foyers isolés dans certaines zones reconnues charbonneuses.

Sur le plan épidémiologique, une moyenne de 5 foyers (35 cas) par an de charbon bactéridien est déclaré chez les ruminants durant la période 2003-2012.

  1. Programme de lutte

Pour prévenir l’apparition de cette maladie, l’ONSSA réalise à travers ses services vétérinaires provinciaux, une vaccination préventive annuelle des espèces sensibles (notamment les bovins, les ovins et les caprins) dans les zones reconnues à charbon.

En matière de prophylaxie médicale, une campagne de vaccination des espèces sensibles (bovines, ovines et caprines) est organisée annuellement au niveau des zones charbonneuses. L’objectif consiste à vacciner au moins 80 % des effectifs du cheptel sensible au niveau de ces zones.

Une moyenne de 292000 animaux (bovins, ovins et caprins) a été vaccinée annuellement entre 2005 et 2012.      

En matière de prophylaxie sanitaire, les mesures adoptées lors de déclaration des foyers de cette maladie consistent notamment en :

– La destruction et l’enfouissement des cadavres (sans les ouvrir);

– La désinfection des locaux et du matériel;

– La vaccination périfocale.

Il y a lieu de signaler que cette maladie est bien contrôlée au Maroc et n’a pas d’incidence économique particulière pour le cheptel bovin.