- Cadre réglementaire et importance de la maladie
Les brucelloses animales est une maladie réputée légalement contagieuse au Maroc en vertu du dahir portant loi n° 1- 75-292 du 19 septembre 1977, à déclaration obligatoire et donnant lieu à l’application obligatoire des mesures de police sanitaire vétérinaire.
Elle fait l’objet d’une préoccupation permanente des services vétérinaires nationaux en raison de leur double impact :
- Economique: eu égard aux pertes qu’elles entraînent au niveau des productions animales (avortements, stérilité, diminution de la production animale…);
- Hygiénique: en raison de leur transmissibilité à l’homme (zoonoses majeures).
- Situation sanitaire au niveau national
Les enquêtes épidémiologiques réalisées au Maroc, notamment celles de 1996 et 2010, ainsi que le bilan des déclarations officielles de la maladie durant les 10 dernières années, ont montré que cette maladie sévit à l’état enzootique dans différentes régions du pays avec des prévalences variables selon les catégories d’élevages, la taille des troupeaux et les races élevées.
Concernant l’enquête réalisée en 2010, les résultats globaux ont montré des prévalences sérologiques moyennes de 4,9% et 2,1% respectivement au niveau des élevages et chez les bovins (par la technique EAT).
- Programme de lutte
Considérant l’importance de cette maladie, sa lutte a constitué une des priorités des pouvoirs publics depuis plusieurs années afin de la contrôler et d’en réduire son incidence dans les élevages.
Ainsi, la réglementation en vigueur (arrêté ministériel du 5.11.2001) a défini les grands axes du programme de contrôle et de lutte contre cette maladie comme suit :
– Dépistage des élevages en utilisant les méthodes prescrites (à savoir le diagnostic sérologique par l’E.A.T et/ou la FC, le ring test sur les laits de mélange, le diagnostic bactériologique) ;
– Marquage et abattage des bovins reconnus atteints de brucellose;
– Désinfection des exploitations infectées selon les procédures prévues;
– Indemnisation des éleveurs touchés;
– Vaccination des bovins (vêles et femelles adultes), lorsque cette mesure est décidée par l’ONSSA;
– Dépistage régulier de la maladie chez les autres animaux jusqu’à assainissement de l’exploitation;
– Mise en place et respect des règles de biosécurité au niveau des élevages (rotoluves à l’entrée de l’exploitation, pédiluves au niveau des bâtiments, hygiène du personnel, restriction des visites, précautions à l’achat de nouveaux animaux, etc.).
A titre d’exemple et dans le cadre d’une convention de partenariat signée entre l’ONSSA et la coopérative agricole de Souss Massa, avec la participation active des vétérinaires sanitaires mandatés, le programme de lutte contre la brucellose bovine dans les élevages bovins adhérents à cette coopérative a permis, grâce à une application rigoureuse du programme durant la période 2007-2011 (dépistages réguliers et continus, abattage et indemnisation des bovins infectés, vaccination des vêles et des femelles adultes, l’application des mesures de biosécurité, la sensibilisation des éleveurs, etc.) et l’engagement de toutes les parties concernées, à la maitrise de la maladie et la réduction de la prévalence à un taux négligeable.
Par ailleurs, et considérant la nécessité de lutte contre cette maladie contagieuse et à l’instar de la tuberculose bovine, l’ONSSA a conclu des conventions de partenariat avec les professionnels (associations, coopératives, etc.) pour assurer une lutte progressive et continue de la brucellose bovine et parvenir à terme à l’assainissement des élevages et l’obtention du statut indemne de la maladie au niveau des élevages.