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La Clavelée ovine

Introduction

Maladie connue aussi sous le nom de la variole ovine, sheep pox (en anglais), Viruela ovine (en espagnol), Variolo ovino (en italien) et Jedri (en arabeجذري الأغنام ), la clavelée est une maladie virale infectieuse, hautement contagieuse, virulente, inoculable et spécifique du mouton. Elle est due à un virus de la famille des Poxviridae.

Sur le plan légal, la clavelée ovine est réputée légalement contagieuse en vertu du Dahir portant loi n°1-75-292 du 19 septembre 1977 et l’arrêté du Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Eaux et Forêts n°2019-01 du 19 chaabane 1422 (5 novembre 2001) relatif aux mesures complémentaires et spéciales pour la lutte contre la clavelée ovine.

Elle revêt une importance économique notamment en Afrique et dans les pays du Moyen Orient et du Maghreb eu égard aux pertes qu’elle peut occasionner sous forme de :

– Pertes directes caractérisées par l’avortement, une mortalité relativement élevée chez les jeunes et la dépréciation de la valeur économique des peaux et de la laine ;

– Pertes indirectes qui sont liées au coût de la prophylaxie, à la diminution des capacités de production et aux entraves à la commercialisation et l’exportation des animaux.

Situation sanitaire nationale et programme de lutte

Au Maroc, la clavelée sévit sous forme enzootique depuis des décennies. A l’heure actuelle, et grâce aux programmes de lutte réguliers entrepris par les services vétérinaires nationaux, l’incidence de la maladie a nettement régressé et la maladie est globalement maitrisée.

En effet, durant les années 1970-80, la clavelée ovine sévissait dans presque la totalité du territoire national et le nombre de cas déclarés annuellement se chiffrait à des milliers d’ovins atteints. Durant cette période, la stratégie de lutte reposait sur la vaccination anticlaveleuse (avec un taux moyen de vaccination de 50% du cheptel national ovin) et visait notamment à contrôler dans une première phase la maladie. La deuxième phase, entreprise vers le début des années 90, visait l’éradication de la clavelée ovine sur le territoire national par une vaccination de masse (en utilisant un vaccin mis au point au Maroc par la Société d’Etat Biopharma), annuelle, généralisée à l’ensemble du cheptel national ovin avec une couverture vaccinale satisfaisante (80% au moins des effectifs en âge de vaccination). Le nombre des cas et de foyers accusaient dès lors une nette diminution d’année en année, attribuée à une couverture vaccinale jugée satisfaisante, notamment en 1995, 1996 et 1997.

A partir de 1999, le changement de la situation épidémiologique de la maladie, caractérisé par la diminution importante du nombre de foyers de clavelée enregistré et du nombre de cas par foyer a permis d’adopter la vaccination régionalisée dans les zones à haut risque (oriental). Les autres provinces qui n’ont pas été concernées par cette vaccination, constituaient de ce fait des zones de surveillance sanitaire vis à vis de la clavelée.

Toutefois, à partir de 2001, une réapparition de foyers de la clavelée a été enregistrée, ce qui a imposé de nouveau le retour à la vaccination généralisée du cheptel ovin à partir de 2002.

Depuis 2004, et après la réapparition de quelques foyers épars de la maladie, la vaccination contre la clavelée devint biennale et généralisée à l’ensemble du cheptel ovin (le vaccin utilisé confère une immunité qui peut atteindre plus de 24 mois chez les animaux vaccinés). Les vétérinaires sanitaires mandatés sont associés à cette campagne.

En 2007 la campagne de vaccination généralisée des ovins contre la clavelée a été couplée avec celle de la Blue Tongue au niveau des zones à risques en utilisant un vaccin bivalent.

Depuis 2008 et suite à l’apparition de la peste des petits ruminants pour la première fois au Maroc, la lutte contre la maladie s’est focalisée sur la gestion des foyers déclarés de la maladie par la vaccination autour des foyers, les restrictions des mouvements des animaux, l’abattage des animaux atteints, la désinfection des élevages atteints et l’indemnisation des éleveurs concernés, en plus d’uns surveillance continue de la maladie au niveau national.

En 2011, la généralisation de la vaccination contre la clavelée a été poursuivie et avait comme objectif de renforcer l’immunité acquise chez les ovins. En 2013, une campagne de vaccination généralisée est de nouveau lancée en se fixant les mêmes objectifs que celle de 2011. Les vétérinaires sanitaires mandatés y sont associés